Insectes xylophages : une passionante journée de diagnostic!

Jeudi 16 mai, répondant à la suggestion que notre associaton faisait depuis 2020, la nouvelle directrice des services techniques de la Ville d'Urrugne a missionné un spécialiste pour faire un état des lieux de l'état d'infection de l'église par les vrillettes. C'est ainsi que nous avons eu le plaisir de passer une journée passionante avec Fabrien Fohrer, entomologiste du Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauraton du Patrimoine. (Marseille). Mme Labeyrie, responsable des servics techniques et M. Susperreguy, responsable des abtiments communaux, étaient présents et on pu longuement échanger avec l'expert. Nous avons regretté l'absence des deux représentantes de la DRAC (Conservatrice et ingénrieure du patrimoine, qui étaient excusées).

M. Fohrer a impressionné ses interlocuteurs par sa compétence, sa pégdagogie, son ouverture d'esprit;....

Il a examiné l'église (et l'orgue) sous toutes ses coutures, de 8h à 18h. Les relevés que nous avions réalisés pendant 3 mois l'avaient déjà convaincu de l'état d'avancement des attaques. Mais ce qu'il a découvert l'a nettement impressionné. Les attaques remontent à de nombreuses années, elles se sont répandues partout, sauf (pour l'instant), dans la charpente. Les parquets, les bancs, les chaises, les trois niveaux de galeries, la voute, la chaire, les statues sont atteintes. Et l'orgue, plus encore que nous ne l'avions remarqué. Les coupables? Deux types d'insectes se nourissant du bois: les lyctus et les vrillettes (une nouvelle espèce particulièrement active, en provenance d'outre-Pyrénées). La quantité de vermoulures est impressionante. Il n'y a bien entendu pas de danger d'effondrement, mais c'est tout un patrimoine qui est progressivement endommagé ou détruit. Et une source d'infeciton possible pour les maisons voisines.

M. Fohrer a emporté trois planches infectées, afin d'étudier dans son laboratoire le cycle de vie de ces insectes (encore peu connus en France). Il a aussi effectué des prélèvements de vermoulures, de cadavres d'insectes (fort nombreux) et des moisissures attaquant largement la voute. Il a tenté de réaliser un enregistrement de l'activité des insectes à l'intérieur du bois. Malheureusement la présence d'une antenne 5 G dans le clocher a perturbé les ondes de son matériel, rendant l'enregsitrement impossible, sauf à la sacristie (où une petite activité a été détectée).

M le Maire l'a reu en fin de journée, ce fut l'occasion d'échanger sur ce sujet épineux (avant l'envoi du rapport complet, en aout prochain).M Fohrer a insisté sur le fait qu'il existe des solutions techniques pour éradiquer ces insectes, mais chacune représente un compromis. Dans l'état actuel de l'église, les deux seules envisageables sont la fumigation, dont il a longument parlé, et /ou l'application de gel (dont il reste à vérifier s'il existe un type de gel permettant de traiter tout l'orgue sans dommage, cela à la faveur de son démontage pour le relevage qu'il nécessite au bout de 15 ans d'utilisation). Le facteur d'orgues Jean Daldossso a fait spécialement 8h de route pour assister à cette réunion, malheureusement il n'a pas pu rester assez longtemps pour rencontrer M le Maire. Il a néanmoins pu sensibiliser M Fohrer au cas particulier de l'orgue. Et partager l'expérience de la fumigation ayant eu lieu à Bouc Bel Air, où il avait aussi construit un orgue : opération parfaitement réussie.

M Fohrer Il a aussi beaucoup insisté sur les bonnes pratiques qui permettent de protéger le patrimoine et qu'il faudra faire entrer dans les moeurs à Urrugne : la veille sanitaire, la lutte contre l'humidité, le rangement des placards et débarras, le fait d'éviter de trop chauffer l'église (le système actuel étant préjudiciable)... Et surtout l'interdiction de tout apport extérieur de bois et de branchages dans l'église,qu'il s'agisse de tables, chaises, caisses, planches, trétaux, ou encore de branchages ou d'épis de blé, qui peuvent transmettre des larves de xylophages. Nous avons beaucoup appris et souhaitons que M Fohrer puisse continuer à suivre ce dossier et conseiller nos élus.